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FAQ

FAQ

Pourquoi protéger le Grand Tétras ?

            Le Grand Tétras est menacé d’extinction dans le massif jurassien. L’oiseau emblématique des forêts d’altitude voit les effectifs de ses populations jurassiennes diminuer principalement en raison de la réduction de leur habitat et des activités humaines.

Or, ces oiseaux sont très vulnérables, particulièrement en période hivernale où ils sont très affaiblis de par les conditions météorologiques et le manque de ressources alimentaires. Au printemps et jusqu'au début de l'été la fréquentation peut impacter la reproduction de cette espèce en danger.

 

Comment sont définies les zones couvertes par APPB ?

            Les massifs forestiers du Massacre, du Bois de Ban-Arobiers et du Risoux sont des forêts constituées essentiellement de résineux, dont les aiguilles (du sapin dans le Jura) sont la principale alimentation du Grand tétras en période hivernale. Ce sont également des massifs cœurs préférentiels pour la reproduction du Grand tétras.

            Les massifs forestiers de Haute-Joux et de Combe Noire sont des massifs périphériques qui abritent des feuillus et des résineux. Leur position adjacente aux zones de reproduction et de présence du Grand tétras en fait des forêts susceptibles de voir leurs effectifs maintenus voire colonisés à partir des massifs cœurs.

            De plus, ces massifs sont favorables pour une multitude d'autres espèces exceptionnelles comme les petites chouettes de montagnes ou certains pics. 

 

Pourquoi les APPB et les zones de quiétude se renforcent du 15 décembre au 30 juin précisément?  

            Les dates du 15 décembre au 30 juin définissent les contours d’une réglementation saisonnière, qui répond aux besoins biologiques de l’espèce du Grand tétras. L’hiver est une période particulièrement délicate pour la faune des forêts d’altitude, car la nourriture disponible est peu énergétique. S’ils doivent fuir face à l’être humain, les grands tétras mais aussi beaucoup d’autres espèces comme les gélinottes, les chamois, les chevreuils ou encore les lièvres perdent de précieuses calories, d’autant que les déplacements dans le manteau neigeux épais sont pénibles et diminuent leurs forces. 

Même si ces animaux ont développé des stratégies d’adaptation face à ces conditions (en se parant d’un plumage ou d’un pelage d’hiver isolant, en se réfugiant dans des abris protégés ou des grottes, en abaissant leur température), le dérangement causé par les activités humaines augmente leur vulnérabilité. 

Le printemps correspond à la période de reproduction où adultes et jeunes peuvent être séparés, les œufs et poussins écrasés.  

 

Qu’est-ce qu’un dérangement?  

            Le dérangement de la faune sauvage est l’une des conséquences de la fréquentation humaine des espaces naturels. Le dérangement est défini par Triplet et Schricke (1999) comme « tout événement généré par l’activité humaine qui provoque une réaction (l’effet) de défense ou de fuite d’un animal, ou qui induit, directement ou non, une augmentation des risques de mortalité (l’impact) pour les individus de la population considérée ou, en période de reproduction, une diminution du succès reproducteur ».

Triplet, P. & Schricke, V. 1999. Les facteurs de dérangement des oiseaux d’eau : synthèse bibliographique des études abordant ce thème en France. Bulletin Mensuel ONCFS n°235 : 20-27. 

 

Quelle est la différence entre une zone de quiétude, une réserve, une zone de quiétude volontaire, une zone d’arrêté préfectoral de protection de biotope?  

            Tous sont des outils de protection, qui se situent à des niveaux réglementaires différents, émanant d’acteurs différents. Ils ont parfois été créés spécialement pour les besoins biologiques de l’espèce du Grand tétras, parfois pour préserver  l’ensemble de la biodiversité des milieux d’altitude (notamment la Chevêchette d’Europe, la Chouette de Tengmalm, le Pic tridactyle, et encore d’autres espèces). Tous bénéficient en tout cas à l’ensemble de l’écosystème des forêts d’altitude. La réglementation diffère selon l’outil concerné. Chacun prévoit une intégration différente des activités humaines sur son périmètre, aussi il est important de bien se renseigner sur la réglementation en vigueur avant sa sortie.  

 

Y-a-t-il des études scientifiques qui attestent de l’impact négatif des activités de loisirs sur la faune sauvage?  

            Il existe en effet plusieurs publications qui démontrent l’impact des activités sur la faune sauvage. La majorité des espèces adoptent un comportement d’autodéfense lorsqu’elles sont dérangées par les activités humaines.

La période hivernale est critique pour la faune sauvage car celle-ci survit dans des conditions difficiles en économisant son énergie. Or, le dérangement engendre la fuite des animaux et donc une importante consommation d’énergie, qui s’ajoute à celle consommée pour échapper aux prédateurs, pouvant entraîner leur mort dans le pire des cas.

            Lorsque les espèces sauvages sont dérangées, leur taux d’hormone de stress augmente, ce qui a pour conséquence d’affaiblir leur système immunitaire et donc de diminuer leurs chances de survie

N’hésitez pas à consultez les articles scientifiques suivants pour de plus amples explications :

  • Arlettaz, R., Patthey, P., Baltic, M., Leu, T., Schaub, M., Palme, R., & Jenni-Eiermann, S. (2007). Spreading free-riding snow sports represent a novel serious threat for wildlife. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, 274(1614), 1219-1224. 
  • Montadert, M. (2013). Tétras lyre et dérangement touristique: Synthèse bibliographique.

A quoi sert de restreindre les activités pour des oiseaux qui sont de toute façon menacés à terme par le changement climatique?  

Le destin du Grand tétras dans le massif jurassien est très lié à celui de nombreuses autres espèces. Il s’agit d’une espèce parapluie, c’est-à-dire qu’en préservant son habitat et en répondant à ses besoins, on préserve en réalité l’ensemble d’un écosystème et les espèces qui en dépendent. Ainsi, préverser le Grand tétras permet d’agir en faveur de la Chouette de Tengmalm, de la Chouette Chevêchette d’Europe ou encore du Pic tridactyle. Inversement, ne plus faire d’efforts pour préserver l’habitat du Grand tétras, c’est abandonner tout un écosystème d’une biodiversité exceptionnelle, des espaces et des paysages auxquels nous sommes profondément attachés, et dont dépendent indirectement certaines de nos activités humaines.  

 

Pourquoi certains Grand tétras sont agressifs et attaquent l’Homme ?

C’est ce qu’on appelle le phénomène des coqs peu farouches. Certains sont très calmes et indifférents à l’approche de l’Homme, d’autres au contraire, se montrent particulièrement territoriaux et agressifs vis-à-vis de l’Homme. Ce comportement atypique est majoritairement observé chez les mâles et touche environ 1 individu sur 100 dans le massif du Jura. Bien que plusieurs hypothèses soient avancées, ce phénomène reste inexpliqué. Si vous croisez un individu au comportement atypique ou agressif, signalez le au Groupe Tétras Jura, à l’Office Français de la Biodiversité, au Parc Naturel Régional du Haut-Jura ou à la Réserve Naturelle Nationale de la Haute Chaîne du Jura. Évitez la confrontation, ne vous approchez pas de l’oiseau, ne le nourrissez pas, tenez votre chien en laisse si vous en avez un et continuez simplement votre chemin ! Évitez également d’en parler autour de vous ou via les médias ; ces Grand tétras peu farouches sont plus susceptibles d’être la cible de braconnage, de collision avec les véhicules ou encore d’attaques par les chiens.

 

 

Pourquoi les chiens ne sont-ils pas autorisés dans les zones protégées à certaines périodes ?

            Selon la réglementation en vigueur, les chiens (sauf exception dans le cadre d’activités économiques traditionnelles et de sécurité et assistance des personnes) peuvent être interdits dans les zones protégées, même tenus en laisse. Cette interdiction est valable toute l’année sur le territoire de la Réserve Naturelle Nationale de la Haute-Chaîne du Jura et pendant les périodes hivernales et printanières sur les 5 zones protégées par l’APPB « Forêts d’altitude du Haut-Jura ».  Cette réglementation peut paraitre excessive aux yeux de certains usagers de la forêt mais elle est pourtant fondée sur des faits scientifiques tangibles, que le comportement irréprochable de quelques chiens très bien élevés ne permet malheureusement pas de compenser.

            Les chiens conservent des réflexes de prédateur et peuvent courir et aboyer après des animaux sauvages ce qui provoquent chez certains un stress intense. Ces derniers sont forcés de fuir et d’interrompre leur activité (alimentation, couvaison, repos…). Un coup de croc ou de patte joueur peut également les blesser mortellement. Les chiens sont également porteurs de parasites et vecteurs de maladies pour la faune sauvage.

            L’effet cumulé des chiens en forêt n’est malheureusement pas compatible avec la vocation des zones protégées, particulièrement en hiver, où le dérangement occasionné peut être fatal pour la faune sauvage, déjà largement affaiblie.

            En dehors de ces zones, les chiens disposent de bien d’autres vastes espaces pour se défouler et nous suivre en balade.

 

Pour plus d’informations :

 

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